FLOCH
Joseph
Madame Etienne Morvan, fille de notre regretté
camarade Floch, nous communique le curriculum vitae de son père que nous nous
faisons un devoir de reproduire.
Joseph Floch est né le 13 juin 1882 à l’Ile Molène.
Sa navigation à voile est la suivante :
3-mats BLANCHE, matelot léger, 1er juillet 1901 au 4
avril 1902.
4-mats MARTHE, lieutenant, 19 octobre 1903 au 6 mars
1904.
4-mats MARTHE, lieutenant, 13 mai 1904 au 28 mai
1905.
4-mats VALENTINE, lieutenant, 18 mai 1905 au 19
janvier 1907.
3-mats NEUILLY, lieutenant, 13 août 1907 au 16
octobre 1907.
A bord de ce dernier navire, il est nommé second
capitaine le 20 août1907, puis capitaine le 19 septembre 1907. Il prend le
commandement du NEUILLY le 17 août 1907 qu’il quittera le 23 juillet 1912 après
avoir fait à bord 5 voyages au cours desquels il passa plusieurs fois le cap
Horn. Il fait ses deux derniers voyages, en compagnie de sa jeune femme. Elle
fait à bord du NEUILLY son voyage de noces : Limerick, Hobart, Port Adélaïde...
et en ramène une petite fille née 2 heures après son arrivée à Brest, retour du
long cours. ! Du deuxième et dernier voyage, c’est un garçon qu’elle ramène, né
un mois après son débarquement.
Ce dernier voyage fut assez pénible : une voie d’eau
s’étant déclarée dans le pic avant, à la suite d’un coup de vent. Le NEUILLY
fut en difficulté dans l’océan Indien pendant 3 semaines, maltraité par la
grosse mer. Il dut faire route pour Melbourne qu’il réussit à atteindre et où
il séjourna 5 semaines pour réparer ses avaries. Le NEUILLY quitta Melbourne le
21 septembre 1911. Capitaine, officiers et marins eurent la tristesse de
laisser au cimetière de cette ville australienne, le lieutenant M. Rabin, âgé
de 28 ans mort d’un empoisonnement du sang, occasionné par l’infection d’une
brûlure par coup de soleil à la mer.
Le NEUILLY est le premier voilier français qui ait
chargé du phosphate à Makatéa. Amarré à un coffre, il faillit être abordé par
un voilier norvégien dont le beaupré était déjà engagé sur le NEUILLY. Une lame
vint heureusement écarter les 2 navires ! C’était le 19 mars 1912, fête du
Capitaine.
En 1912, notre ami Floch doit renoncer à la
navigation à voile à cause d’un emphysème qui l’oblige à des soins continuels,
impossible sur les voiliers.
Il embarque alors comme lieutenant sur les navires
de la Cie Sud Atlantique, BURDIGALA et GASCOGNE à bord desquels il navigue
jusqu’à la guerre de 1914-1918.
Il continuera sur les unités de cette Cie en qualité
d’Enseigne de Vaisseau de 1ère classe, sur le navire hôpital BRETAGNE, d’où il
débarque malade à Cherbourg, sur LUTETIA, croiseur auxiliaire transporteur de
troupes aux Dardanelles. Il devra de nouveau débarquer malade à Toulon, enfin
sur le SEQUANA qui reprend la ligne d’Amérique du Sud.
En 1916, il doit quitter la Sud-Atlantique pour
raison de santé et devient pilote de Dakar dont le climat convient mieux au
régime qu’il doit suivre.
En 1918, il revoit et manœuvre avec joie, les grands
voiliers. Il en compte 14 sur rade en janvier et 24 au 3 mars 1918. Ils donnent
vraiment grand air à notre port, écrit Madame Floch qui a rejoint son mari,
ainsi qu’elle avait l’habitude de le faire quand cela lui était possible, le
suivant jusqu’à la mort pourra t-on dire.
Floch est pilote major à Dakar.
En sept 1927, le 16 et le 26, à 10 jours
d’intervalle, ils sont enlevés par la fièvre jaune !